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Quand on parle Home Cinéma,
On évoque immédiatement des configurations de plus en plus délirantes, multipliant les canaux, les enceintes, avec du son vertical, horizontal, du son qui rebondit sur les murs, sur le sol, des diffuseurs toujours plus performants dans le rendu des couleurs, des contrastes, etc...
C’est une très bonne chose. Mais quand on y pense, tout cela sert, avant tout, un type de films bien particuliers : les blockbusters Entendons-nous bien: n’importe quel film a droit à la meilleure image possible, et il n’est pas question de regarder le dernier film des Dardenne sur un cathodique moribond pendant qu’à côté, votre voisin profite de Transformers XII sur écran géant et projecteur 4K. Chacun regarde ce qui lui fait plaisir, bien entendu.
Mais on ne peut s’empêcher de noter qu’il existe un monde entre les attentes d’un public cultivant une certaine cinéphilie « classique » et ce que les marques cherchent avant tout à mettre en avant.
Avez-vous remarqué, par exemple, que rien n’est jamais dit sur les performances d’un téléviseur ou d’un projecteur avec un film en noir et blanc ? Et pourtant, la géniale photographie d’un Stanley Cortez mérite autant d’égards que des combats de super-héros en costumes moulants ! Et des films en noir et blanc, il en existe tout de même un certain nombre, et pas des moindres…
C’est comme si on pensait que l’histoire du cinéma commençait en 1977 (avec le film que l’on sait). Le HDR, justement, permettrait également de mieux apprécier le travail d’éclairage d’un film en noir et blanc ; mais de cela, personne ne parle jamais (et les éditeurs ne semblent pas pressés de rééditer des films de patrimoine en HDR).
C’est encore plus criant avec le son, dans la mesure où pendant longtemps, la stéréo était encore la panacée en la matière : pourquoi s’embêter avec du multicanal quand on regarde Jeune et innocent ?
Ne voyez aucun mépris pour les blockbusters dans notre propos : nous en adorons régulièrement certains, comme n’importe qui. Mais nous pensons simplement qu’il ne faut pas forcément se laisser tourner la tête par les arguments commerciaux et les innovations technologiques : toutes ne servent pas avec la même pertinence les attentes de toutes les cinéphilies.
En clair, si vous êtes fans de films noirs, de Laurel et Hardy, de Fritz Lang ou des Marx Brothers, ne soyez pas frustré si vous n’avez pas le fin du fin en matière d’ampli AV et de kit d’enceintes. L’essentiel est d’être équipé en fonction de ses attentes, pas de calquer ses attentes sur le dernier cri de la techologie…